« L’homme désire car la satisfaction de ses besoins passe par l’appel adressé à un autre, cet appel se fait demande, demande d’amour » (Lacan).
Amis lecteurs, le désir est un sujet très souvent abordé lors de mes consultations. Aussi, j’ai souhaité vous livrer quelques réflexions sur la question.
Le terme désir employé par Freud exprime un souhait, un vœu. Il ne faut donc pas voir dans le désir une connotation seulement sexuelle, mais quelque chose de plus large.
Le désir implique une attente qui doit être satisfaite. Il y a dans le désir la marque d’un manque, mais en même temps, la dimension d’une recherche, d'un souhait de quelque chose.
Le désir est en constante lutte avec la réalité. Le désir veut transformer la réalité en autre chose qu’elle n’est pas, mais qu’elle doit devenir pour pouvoir le satisfaire réellement.
Ce désir a pour but de reproduire la satisfaction laissée par cette trace originelle ; la satisfaction des besoins du nouveau-né par la mère et du plaisir qui en ressort. C'est de là que naît le désir.
C’est ce mécanisme qui fait rentrer le nouveau-né dans la réalité, lorsqu’il s’aperçoit qu’il a beau fantasmer le sein, sa faim reste insatisfaite.
En effet on ne peut désirer que quelque chose que l’on n’a pas ou plutôt que l’on n’a plus.
Le désir peut être alors considéré comme une source de bonheur, mais aussi de souffrance dans la mesure où nous n’arrivons pas à trouver matière à l’assouvir.
Dans nos sociétés occidentales, l’offre gargantuesque ne fait qu’accentuer le sentiment de manque inhérent à chaque être humain, rendant alors la quête du bonheur plus difficile; d’autant plus que l’on nous fait croire que plus on possède de choses et plus on est heureux.
Le désir est essentiellement issu du manque, nous ne désirons seulement ce qui nous manque et lorsque nous l'avons, au bout d'un certain temps nous ne le désirons plus et devons désirer autre chose d'où un cycle éternel de désir, souffrance, contentement, désir, souffrance, contentement, ...
Épicure disait : « Le bonheur ne consiste pas à acquérir et à jouir, mais à ne rien désirer, car il consiste à être libre ». Effectivement, le désir doit devenir affirmation de soi et non asservissement. La psychanalyse consiste à libérer ses propres désirs et à renforcer le Moi (la personnalité).
Contrairement à l’amour passion que l'on rencontre au début ou dans les prémices d'une relation et qui s’accompagne de son cycle de souffrances puisque dès que j'ai quelque chose, je ne le désire plus, l'amour et le désir de Spinoza et d'Aristote, c'est se réjouir de...
Ce serait un amour raisonnable, c'est à dire doté de raison. Aimer, c'est dire à la personne aimée "je suis joyeux que tu existes", et non "je t'aime parce que tu es à moi ".
Aimer, c'est jouir et se réjouir de la présence et de l'amour de l'autre.
Ici, point de manque, le désir est au-delà du manque, le désir est joie de ce qui est et jouissance de ce qu'on a. Se réjouir et aimer ce qui est, c'est autrement plus difficile qu’aimer ce qui nous manque.
Il ne faut jamais se dire que la relation est acquise. Le mystère est très important, aussi bien dans la stimulation du désir, que dans son entretien sur le long terme, notamment dans le couple. L’autre est mystérieux et doit le rester car le désir a besoin du mystère.
Et comme l’autre nous échappe, cela veut dire qu’il créé du manque et s’il créé du manque, il créé du désir.
Le prochain post sera consacré à un sujet récurrent lors de mes consultations familiales: L'énurésie.
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